Huit mille tiges d’acier, six cents mètres de sentier couvert dessiné dans un boisé épuré
Ce chemin a été réalisé méthodiquement et naturellement. La terre des surfaces a été retirée et mise en tas. Un étang a été creusé et les terres de surface ont été remplacées par les limons sablonneux tout au long du passage. Plus tard, la terre de surface sera criblée et utilisée pour les aménagements végétaux.
Le passage est composé de tiges d’acier d’armature de 6 m de long par 1 cm de diamètre. Au total, huit milles tiges plantées de part et d’autre du sentier et reliées entre elles par des fils de fer. La structure est solidifiée par ces mêmes tiges fixées à l’horizontale.
La structure voûtée est plantée en terre selon le plan déterminé sur 600 mètres. Dix-sept ouvertures débouchent sur les installations sculpturales en forme de tonnelles et fabriquées avec les mêmes tiges d’armature.
Ces dix-sept installations sculpturales sont elles aussi réalisées avec les mêmes matériaux. Leur configuration adopte les contours de certains détails d'oeuvres picturales et sculpturales.
Chaque tige d’armature est espacée à 20 cm l’une de l’autre sur le tracé du contour, plantée à la verticale. Quelques-unes sont attachées en gerbe «d’acier».
Ce passage est mon passage. Il est marqué par la nature, la forêt, l’eau, le métal, les bruits sonores et les odeurs. Il est ponctué au rythme des saisons, par le vert de l’été, le rouge et l’orangé d’automne, la neige et le verglas, l’hiver et le réveil du printemps.
Ce passage est aussi le témoin du temps qui passe. De la végétation qui devient dense, des arbres qui grandissent et l'oeuvre qui rouille.
À Bourget, il y a eu l’homme qui plantait des arbres.
Aujourd’hui, il y a l’homme qui plante des tiges d’acier.
- Hommage à Ferdinand Larose